Charlie ♠ lips like morphine

C’est plus facile de tomber dans la drogue que d’affronter la vie, plus facile de piquer ce que vous avez envie que d’essayer de le gagner, plus facile de battre un enfant que de l’élever. @tumblr + warlord. ★★★

Elle fume depuis l'age de quatorze ans. La clope est devenue le remède à ses crises de nerfs et elle tue trop souvent son ennui ♠ Elle n'accepte pas les 'non'. Charlie est très persuasive et elle arrivait tôt ou tard à vous faire changer d'avis. Toujours ♠ Elle est superstitieuse et a carrément ses petits trucs pour éloigner la poisse. A croire que ça fonctionne  ♠  Elle déteste demander de l'aide. Charlie est une débrouillarde, elle se démerde toujours comme elle peut et retombe sur ses pattes ♠ Elle a un tout petite tatouage derrière l'oreille droite. Une étoile rouge ♠ Elle perds toujours tout. Téléphone, vêtements et même chaussures, tout y passe ♠ Elle aime bien les vieux film en noir et blanc ♠ Charlie a la mémoire sélective. Elle minimisera ce qu'elle vous fera, jusqu'à l'oublier. Par contre, une erreur de votre part et elle vous en voudra jusqu'à la fin des temps ♠ Elle n'aime pas l'eau. Elle a une peur bleu des la, plage, et même des piscine en fait. Elle ne sait pas nager ♠ Elle a toujours raison.

Monsieur Cartwright n'était pas destiné à être père. Il y a des hommes qui ne comprennent pas que l'arrivée d'un enfant implique contraintes et responsabilités. Pire, ils passent leur nerfs sur leurs gosses sans raison. Juste pour les punir d'exister. Non, monsieur Cartwright n'était pas destiné à être un bon père de famille et pourtant, ça ne l'empêcha pas de procréer. Charlie se souvient encore de ses jurons, de son haleine chargée d'alcool et de ses yeux révulsés sous la colère.

La porte d'entrée claqua et Charlie sortit de sa chambre pour accueillir son grand frère Sony. Il était environ vingt-deux heures et elle avait tout un tas de questions à lui poser sur un devoir de maths. Ou du moins, c'est le prétexte qu'elle trouvait pour passer un peu de temps avec lui. Sony avait toujours été son exemple. Il était fort, courageux, et ne pliait pas sous les menaces de Papa. Charlie adorait l'imiter. Dans ses conneries, dans ses choix. Sony était fort et indépendant. Et elle rêvait de le devenir elle aussi. " T'étais ou espèce de petit salopard ? " Il hurlait depuis le salon. Charlie s'arrêta dans l'escalier. Sony était dans l'entrée. Leurs regards se croisèrent, et il lui fit signe de remonter dans sa chambre. Ça allait encore mal tourner, comme toujours. Elle ne comptait plus le nombre de fois ou les bagarres éclataient dans la maison. Parfois au petit matin, parfois au beau milieu de la nuit. Elle détestait ça. Elle savait que Sony était capable de se défendre et qu'il le faisait même plutôt bien. Mais elle avait l'impression que son cœur s'effritait à chaque fois qu'elle entendait les coups s'écraser dans sa chair molle. Charlie ne supportait plus son père et son comportement. Il voulait être le coq de la basse coure et dicter les lois selon ses propres envies. Envies qui changeaient au gré des jours et de ses humeurs. Jamais il ne faisait attention aux désirs de ses enfants. Il n'était qu'un foutu égoïste qui aimait avoir l'ascendant. Qui se croyait roi. Et qui usait des poings pour le faire savoir. Les mains plaquées sur ses oreilles, elle se mordit la lèvre inférieure le plus fort qu'elle pu pour penser à autre chose. En bas, un sacré bordel. Elle entendait les cris, les meubles bouger  sûrement parce qu'un corps y était envoyé brusquement. Honnêtement, elle avait peur. Elle n'avait que douze ans et sa plus grande peur à elle, c'était son paternel.

C'est à quatorze ans qu'elle est ' libéré ' de sa peur. Papa n'est plus, papa est mort. Retrouvé sur le perron de la maison, inanimé. C'est un soulagement que ressent Charlie, pas de la peine. Sony aussi est partit. Il l'a abandonné. C'est ce qu'elle ne peut s'empêcher de ressentir. Elle lui en veut beaucoup. Trop, probablement. Elle ne sait pas ou il est ni ce qu'il fait. Son absence la ronge tout les jours un peu plus et le manque devient finalement plus que de la haine et de la rancoeur. Sony était son exemple, aujourd'hui, elle ne le voit plus que comme un lâche. Pourtant, elle emprunte le même chemin que lui. Il faut bien qu'elle subvienne à ses besoins, maintenant qu'elle n'a plus personne. Certes, il lui a enlevé son géniteur et cela va dans son intérêt. Mais il a également cassé le mythe du héro. Il a brisé l'image qu'elle se faisait de lui en fuyant. Il l'a laissé seule. Seule livrée à elle même.

Question persuasion, il faut avouer que la belle était douée, elle arrivait toujours à convaincre n’importe qui d’essayer ce produit miracle, cette petite douceur, plus communément appelé : drogue. Un dealer si angélique, qu’on ne peut que lui faire confiance, non ? Et pourtant, Charlie n'était pas un ange. A l'apparence, on pouvait lui donner le bon dieu sans confession. Blanche comme le jasmin, ou noir comme un cul de joint. Difficile à cerner en tout cas. Une seule chose est sure, il faut se méfier des apparences. Sous son apparente sérénité, tout le monde a finit par comprendre qu'il se cachait un volcan sous pression. Un volcan qui s'est juré de ne plus jamais avoir peur. Un volcan dont l'éruption fera très mal. Cigarette coincée entre les lèvres, téléphone à l'oreille, Charlie n'était pas dans un bon jour. Assise sur un petit muret, près du terrain vague ou elle faisait son petit commerce, un jeune homme vint l'aborder. " Qu'est-ce que tu veux ? " dit-elle, sans même relever la tête. " Comment ça qu'est-ce que je veux ? Bon allez, je cherche quelqu'un là et si tu reste ici, il va pas se pointer. Bouges de là, gamine " Charlie se pinça les lèvres en réprimant un petit rire. Classique. Ce genre de situation lui arrivait quotidiennement. Pourquoi est-ce que ces pauvres pecno de camé s'attendaient toujours à avoir un mec devant eux ? Elle releva enfin la tête vers son interlocuteur. " Je répète ma question : qu'est-ce que tu veux ? " L'homme fronça les sourcils. Il lui fallu quelques secondes pour comprendre. " Mais attends, t'es une fille... " Elle commençait à perdre patience. Elle leva les yeux au ciel en poussant un long soupire qu'elle ne tenta même pas de cacher. " Et ? " dit-elle, en plissant des yeux. L'homme commençait à s'énerver. " ET alors c'est pas une fille qui va me servir ! " Charlie fronça les sourcils et rangea son téléphone dans la poche de son blouson. " Allez, casse toi ! " dit-elle calmement en joignant la parole à un signe de tête. Il avait intérêt a déguerpir très vite. L'homme s'approcha un peu plus d'elle, dangereusement. Charlie ne bougea pas d'un cil. Les types comme lui, elle les connaissait pas coeur. Il n'était rien de plus qu'un tocard en manque qui allait revenir dans quelque jours, la queue entre les jambes parce qu'il n'aurait pas trouver de meilleurs revendeurs qu'elle. " Ferme là, petite conne ! T'as de la chance d'être une nana, sinon je t'aurais brisé les os ! " Charlie pouffa de rire en se redressant pour lui faire face. Il pensait parler à qui, au juste ? Son visage de poupée était bien fermé, tout d'un coup. Sans prévenir, elle attrapa ses épaules pour se donner un appui et donna un gros coup de genoux entre les jambes du pauvres gars. Il s'écroula presque instantanément au sol, en chouinant et en l'insultant de tous les noms. " Tu ferme ta gueule, et tu pleure en silence, maintenant. " Puis, elle attrapa une autre cigarette qu'elle alluma comme si de rien n'était en s'éloignant du type.

Ça avait été dur, mais Charlie était enfin arrivé a ce faire un nom à Montsimpa. Pour dire vrai, elle était même une référence en matière de drogue. Tout ceux qui voulaient tester de nouvelles choses s'adressaient à elle parce qu'elle était de loin celle qui avait le plus vaste choix de conneries à proposer. Charlie était connue. Maintenant, elle se faisait un sacré paquet de thunes grâce à ses clients. Elle en avait de plus en plus, ces derniers mois. Le marché était fleurissant et du haut de ses vingt-deux ans, elle en imposait. Persuadé de pouvoir dompter la bête, nombreux étaient ceux qui s'en mordaient les doigts aujourd'hui. Il aurait mieux fallu l'avoir en tant qu'ami, qu'ennemi. Clairement, elle raflé tout et ne laissait rien aux concurrents. Pas même une miette.