she's thunderstorms.

y a des vagues de toi et y a moi qui divague à l’âme. comme un peu plus de sel sur la blessure. des amoureux qui s’aiment sur le quai de la guerre. @mimielashiry(tumblr) + saez. ★★★

un. lula, la mer et les étoiles. le fracas des vagues, les doigts de pieds plongés dans l’écume, le regard perdu dans l’immensité de ce ciel couleur encre. la mer l’apaise. elle trouve ça poétique. et elle y passe le plus clair de son temps lula. assise dans le sable sec, elle s’aventure parfois à poser ses fesses au bord de l’eau, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. le regard perdu au loin. elle apprécie l’odeur salée, le vent dans ses mèches brunes, l’humidité de ses vêtements collés à sa peau fine. elle est un peu égoïste lula. parce qu’elle aime pas partager cet instant de solitude. comme si la mer lui appartenait à elle. et elle seule. deux. gamine, lula elle dévorait les livres d’astronomie avec son frère. elle a toujours trouvé ça incroyable, mystérieux, l’univers. et tout aussi effrayant. elle connaît chaque planète, leur consistance, les étoiles, les galaxies. pour autant lula, elle n’a toujours pas trouvé à quoi cela pourrait lui servir dans son quotidien. non l’astronomie, c’est juste cette ancienne passion qu’elle partageait avec son frère. la seule et l’unique. trois. lula la gymnaste. elle foule les tatamis depuis qu’elle a l’âge de tenir debout. y a bien eu un instant dans sa courte vie où elle a entrevu la possibilité d’en faire son futur. mais elle a vite déchanté. c’était trop d’entrainements, trop de sueur, trop de rigueur. lula, elle vogue, fait ce qui lui chante. il était impossible pour elle de se faire taper sur les doigts au moindre faux pas, de donner autant de sa personne et de ne plus avoir autant de temps pour vivre. pour  les gens qui l’entourent, pour ses amis, sa famille. et puis pour elle aussi. mais lula elle a de la chance, d’avoir son ancienne coach qui lui laisse fouler les tapis quand la salle est vide. se défouler, s’entrainer un peu. ne pas perdre la main. surtout. quatre. elle donne de sa personne lula. elle donne à qui veut bien recevoir. parfois même à ceux qui n’en veulent pas. elle s’immisce, se fraye un chemin. elle s'insinue lentement. jusqu’à ce qu’on l’accepte, enfin. elle a été déçue lula. des dizaines de fois. des profiteurs. des sales types. des sales garces. mais elle finit par s’en relever. et elle en redonne toujours autant. malheureusement. bien qu’elle n’en tienne rigueur, à personne. elle avance, c'est tout. elle est certaine que tout l'monde doit avoir sa chance. cette chance de montrer qu'on en vaut la peine. qu'on vaut la peine de vivre et d'être ici. cinq. lula, elle est pas réellement consciente du danger. elle s’lance, avise après. elle réfléchit pas. elle agit. elle s’fait mal. ça semble lui suffire un moment. avant de recommencer. elle peut pas s’en empêcher lula, faudrait probablement lui dire d’arrêter de mettre sa vie en danger n’importe comment. tant pis. six. lula elle observe, elle contemple. elle analyse. elle voit tout avec optimisme. et elle voudrait que tout le monde puisse voir avec ses yeux à elle. parce qu’on prend jamais le temps de bien regarder autour de soi. on prend jamais le temps d’essayer de comprendre les gens. les plus proches. les moins proches. les inconnus. mais on la comprend pas forcément lula. on sait pas trop qui elle est, à quoi elle pense. pourquoi elle sourit, parfois, dans la rue. sept. elle cuisine mal. trop mal. lula, elle sait à peine se faire cuire des pâtes sans oublier de faire bouillir l’eau. alors elle commande. parce que c’est probablement la meilleure invention de toute une vie, la livraison à domicile. huit. elle passe son temps en dehors de chez elle. dans les rues, les cafés, les bars, les galeries d'art, les concerts, les librairies. sur le sable, le bitume, dans l’herbe. avec ses amis, seule. elle aime pas rester cloitrée lula. elle a besoin de respirer, de marcher, de vagabonder. la solitude lui fait pas peur. neuf. son seul regret, c’est de ne pas avoir déjà eu l’occasion de voyager. de quitter montsimpa, de laisser la ville derrière elle. lula, elle veut voir autre chose. d’autres paysages, d’autres cultures. elle veut seulement connaître l’inconnu. sortir de ces rues qu’elle connaît par cœur. dix. elle a pas eu beaucoup d’expérience en matière d’hommes. elle est certaine d’en avoir aimé deux. très fort. et c’est bien tout. puis lula, elle file pas sous les draps à la moindre faiblesse. elle se dévoile pas comme ça. autant elle ose afficher son ventre à la vue de tout le monde en s’affublant de t-shirts minuscules, autant dans l’intimité, elle est pudique. elle se protège, se laisse pas aller comme ça. sa seule méfiance, c’est l’attachement. parce qu’elle sait ce que c’est, de souffrir pour quelqu’un. et ce, même si elle tente de toutes ses forces de sortir la tête de l’eau, de respirer et sourire à nouveau. c’est trop facile de tomber. elle sait qu’une fois qu’elle assume d’aimer, qu’elle sait que ça ira, elle s’accroche. passionnément. et qu’ça finit forcément par faire des étincelles. et tout faire cramer. en attendant, elle fait attention. parce qu'elle est bien comme elle est, qu'elle rejette toute forme de souffrance. mais le plus souvent, ça lui tombe dessus, sans crier gare. alors elle se débat. un peu. et puis parfois elle sombre.