fuego² (baya)

le BAYA, BAYA MORENA @tumblr + groupe. ★★★

baya, t'es la fille de personne, t'as été éduqué par une tante qui avait déjà ses gosses à aimer, une mère trop volage qui a fini par t'oublier ★ t'as retrouvé sa maison, un jour, à la matrone. elle t'avait abandonné y a si longtemps que tu t'attendais pas à voir ça, sa nouvelle vie, sa belle petite famille. l'amour que t'as pas eu. Alors t'as brûlé la maison dans une fureur ingérable, symbole de ce qu'elle n'a jamais mérité d'avoir ★ tu sais rien exprimer d'autres que les aspects négatifs de toi-même, la douceur t'es aussi lointaine que l'amour. ils s'associent à un bonheur trop effrayant que tu fuis sans cesse. capable de détruire pour ne pas souffrir. et dans les instants d'oubli, tu rebrousses trop vite chemin. ★ t'as une haine viscéral contre les enfants, ils sont bruyants, envahissant, laisse trainer leur mains partout. t'as envie de noyer tout ceux que tu vois ★ le seul truc que t'apprécie vraiment, c'est le vieux matou qui se glisse chez toi. c'était le compagnon de la vieille morte avant ton arrivée, il est resté et bizarrement, tu l'as pas encore mangé. ★ t'as une passion prononcé pour le whisky et les mojitos. ★ ce dont t'as envie, tu le prend. un penchant pour les trucs de valeurs et les voitures. rien n'est servis sur un plateau alors ce qu'il passe, tu te l'approprie. ★ t'es totalement paniqué par les étendus vastes, l'océan c'est ton ennemi, trop froid, trop serein. on en voit jamais la fin. t'y trempe l'orteil, le bassin, puis tu fuis devant son immensité. ★ t'as une passion dévorante pour les flammes et des limites bien trop flou et t'observes, la chaleur de tout ce qui part en fumée. ★ t'as toujours des allumettes dans la poche que tu grattes ici et là, que tu jettes là ou ça ne te plait pas. Que tu regardes jusqu'à ce qu'elle se consume   

quinze ans Y a les effluves du temps passé, du temps maudit. T’as le regard sombre qui s’engouffre dans la maison chaleureuse alors que le froid t’accapare. T’en discernes le visage, si semblable au tient mais mille fois plus souriant. L’éclat du bonheur dans chacun des gestes, dans chacun des regards. Et y a là, dans le salon, le mari et deux sales gosses qui se préparent. T’en a la gorge nouée, l’impression du vide qui t’étouffe, la trahison palpable de celle qui aurait dû t’aimer, toi aussi. Mais la matrone et ses idées étranges ont décidé qu’à l’époque, t’étais pas ce qu’il lui fallait. Des années plus tard, pourtant, y a des marmots qui lui collent aux jambes, auxquels elle offre tout son amour, celui qu’elle a précieusement conservé tout ce temps, celui qu’elle ne t’a pas donné, qu’elle a emmagasiné. T’as été puni dès la naissance, laissé dans le coin de sa vie, sentence jamais levé.  sale pute Alors t’as entendu, de l’autre coté de la rue, assise dans la pelouse d’une maison inconnu, une bouteille à la main, déchet public aussi impudique qu’invisible. T’as jaugé des heures la maison familial à laquelle on te laisse étrangère avec le goût amer de l’usurpation. Baya mal née. Pas née la bonne année. Baya mal aimé. Laissé de côté. La gorge nouée qui réprime la colère lorsque tu les vois sortir de la bâtisse, rentrer dans la même voiture au son d’éclat de rire horripilants. Expire. T’es resté en apnée toute la soirée. Asphixie du cœur, de l’âme. Et dans ton souffle saccadé y a plus que la haine pour moteur. Tu craques une allumette, t’en observe la flamme, si loin de la maison, si proche pourtant son l’effet d’optique et y a le sourire mauvais sur le coin de tes lèvres. Présage les dommages. T’as les pas doux et c’est tout ce qu’il subsiste de ta sensibilité. Tout le reste n’est que dureté, le poing qui s’abat contre la vitre, qui ouvre tes phalanges, des gestes dévastateurs dans la maison sacrée. T’en fais le tour et les détours, ces chambres qui ne t’appartiendront jamais, ces histoires dont tu ne feras jamais partit. Y a une nouvelle allumette qui se craque dans l’obscurité des lieux et tes inspirations qui la font danser. Jusqu’au rideau. La pièce commence. C’est le ballet des rouge, des orange. La chorégraphie du feu qui se glisse dans la maison et tes pas qui s’en éloigne. Dans ton dos, la chaleur de ta colère qui consume toute une vie qui aurait du t’appartenir. Devant toi, le froid, constant, promesse d’une éternité glacial réchauffé à coup d’allumette. Et quand tu te rassois de l’autre côté de la rue, t’admires le spectacle. Rictus sur le visage, les adieux d’une vie-mirage.

dix-neuf ans T’as la gorge nouée, les mains enfoncés dans les poches de ton jean avec une nonchalance dérisoire. T’es mal à l’aise Baya, les pieds sur les braises. La chaleur tu l’aimes, même quand elle te brûle toi. Mais pas aujourd’hui. Laisse tomber, j’me casse. Tes pas se dérobent déjà, font le chemin inverse pour mieux fuir. L’escapade avortée par la main violente qui s’agrippe à ton avant bras. Essaye d’être sympa pour une fois. Le regard te fais courber l’échine, Baya fille du feu devenu cendre, un instant. Juste un. Le temps de te rappeler la douleur de la gamine en toi. Tu le laisses traîner vaguement, l’air détaché, l’œil hagard. Ils comprennent pas. Personne comprend. Tu sais qu’en poussant la porte, t’auras le cœur serrée, le cœur souffrant. Et t’as peur qu’au prochain choc il se brise, qu’un matin sous la tristesse tu perdes le peu qu’il te reste. T’as pas envie, toi, d’affronter le monde, tu veux en rester loin, le détruire gentiment, le regarder se faner autant que toi t’es devenu feuille morte. Tu fais chier. Il répond pas, y a que sa main dans ton dos pour te faire rentrer dans la chambre ou le lit médical est installé. C’est surprenant, horrifiant. Y a l’odeur de naphtaline dans la chambre de la vieille fille et son sourire sur le bord des lèvres. Ces dernières qui s’ouvrent un instant avant de se fermer à nouveau. Et le regard qui dit merci d’être venu. Mais t’as pas envie d’être là Baya, la maladie elle te fait peur, l’amour encore plus. Y a les regards braqués sur toi, qui attendes un geste, un regard. Même un sourire. Tout ton cœur s’atrophie sous l’attente oppressante et tes membres engourdis s’éveille enfin pour te faire quitter la pièce. Bon courage pour l’au-delà. T’as les mots aussi imbéciles que tes gestes, que ta fuite. Tu claques la porte dans une expiration douloureuse et tes pas pressés t’emmène loin de la demeure. Elle t’as éduqué, la tante. Peut-être que finalement, tu l’as aimé. Peut-être simplement que t’as jamais été capable de l’assumer, gamine bien trop effrayée.

Effluve de corps à corps et les draps qui te couvrent à peine, la cigarette au bord des lèvres, l’indifférence au coin du regard qui pourtant glisse sur le corps trop connu. Monogamie foireuse. Tu devrais trouver ça rassurant, d’avoir un havre de paix, un lieu qui t’accueille, les bras doux et le cœur battant. Pourtant t’as froid, affreusement froid. Tu craques l’allumette pour allumer la cancéreuse et t’observe le bâtonnet se consumer vaguement. Baba ? Baba, sérieux ? T’as un soupire. M’appelle plus jamais comme ça. Il rit, l’incandescent, l’irrévérencieux, s’affale sur le lit et glisse ses doigts dans tes cheveux. Promiscuité déroutante, presque agréable, presque envoutante. Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi. Il fait tout voler en éclat, y avait ce truc flamboyant, qui par instant te laissais des saveurs chaleureuse. Mais la douceur étouffe les flammes, le vent balaye les braises, ça ne laisse que l’affreux néant, qui te happe, qui te noie. T’es envahis par la terreur, les sentiments incertains, le cœur qui bat la chamade. il tente de s’enfuir. Ta gueule. Tu souffles comme si c’était ce qu’il fallait dire dans ce genre de situation et ton regard qui croise le sien laisse une promesse de vérité troublante. Alors t’as déjà quitté le lit, enfilé des vêtements, piqués quelques trucs. Tu laisse la violence de ton indifférence pour signe d’adieu à défaut d’être capable de prétendre aux mêmes sentiments. t’es vraiment trop con. ou peut-être que c’est toi ? Tu sens plus aucun battement, y a que le tumulte de tes émotions, la peur qui étouffe l’esprit. La fuite comme seul refuge. T’as déjà envoyé un message à Riley quand tu forces la voiture d’un inconnu. T’as la vitesse qui danse avec la mort et l’envie d’oublier. Effacer la lâcheté et les sentiments piétinés. Balayer l'idée que t'es pas faites pour aimer.