Gemma Հ Beautiful and dangerous like a rose

She was beautiful, but she was beautiful in the way a forest fire was beautiful: something to be admired from a distance, not up close. @crédit + Famille. ★★★

T'es une chic fille. Au premier abord t'es un peu réservée sans être timide pour autant, en fait, tu t'ouvre pas vraiment aux autres suite à certains épisodes pas franchement glorieux de ton passé. Tu feins être une fille froide et stoïque que t'es pas vraiment. Lorsqu'on apprend à te connaitre, on découvre que t'es une fille qui a le coeur sur la main, tu donnes sans chercher à recevoir, t'es toujours là pour ses proches et t'aimes sans compter. On a souvent profité de toi à cause de ça, tu veilles donc à te construire une carapace à travers laquelle peu de personnes réussissent à voir. Autant dire que gagner ta confiance est une mission quasi impossible. Հ T'es marrante, t'as toujours le mot pour rire. Capable de détendre une atmosphère en moins de deux. Avec un petit mot. Un petit geste. En même temps, vu la situation de ta famille, si ce n'était pas le cas tu finirait surement dépressive comme ta mère. Հ En parlant de famille, la tienne est comme qui dirait dysfonctionnelle. Richard Fergusson, ton père, censé être l'homme de la maison, est un ivrogne narcissique. Briget, ta génitrice - parce que le mot mère est un bien grand mot qui ne la définit en rien, est une depressive qui passe son temps à vous abandonner et à revenir quand bon lui semble. Elle se tire et revient dans la maison familiale, comme si c'était un hôtel. Tes frères et toi êtes donc livrés à vous même depuis toujours. Հ Toi, étant l'ainée de la famille tu t'es résigné à quitter le lycée parce que tu devais tout gérer. Tes frères et ta soeur l'aident tant bien que mal, mais tu veut qu'ils en fassent le moins possible pour qu'ils puissent jouir ne serait-ce que d'un semblant d'enfance heureuse, contrairement à toi. Հ Tu as toujours bosser pour pouvoir te remplir le ventre. Tout l'argent que Rick perçoit de ses indemnités - obtenues illégalement soit dit en passant, il le dépense pour se déchirer la gueule. Il vous procure un toit pour dormir, et ça, à ses yeux, ça suffit totalement à remplir ses devoirs parentaux. Հ La vie n'a pas été tendre avec, vous, les petits Fergusson, mais tout compte fait vous vous en êtes bien sortis, il ne faut pas oublier que vous êtes les rejetons de Rick et Briget. Et rien que ça, c'est un sacré handicap. Le fait que vous ayez survécus et que vous ayez su évité de tous être envoyés en famille d'accueil est déjà un exploit. Quoiqu'il en soit, tes frères et toi êtes heureux ensemble. Vous vous aimez et formez une petite famille soudée. S'attaquer à l'un d'entre vous reviendrait à déclarer la guerre à toute la fraterie. Հ Tu es tombée amoureuse une seule fois dans ta vie. Tu avait beau être jeune, tu filais le parfait amour avec ton petit ami. Tu était comblée. Mais comme t'es une Fergusson, que c'est dans votre code génétique de tout faire foirer, tu as tout gâcher. T'allais pas bien, t'as appelé un ami qui dealait, il t'a vendu de la dope, il a remarqué que ça n'allait pas, vous vous êtes défoncé ensemble, il t'as embrassé et comme une conne tu t'es laissé faire. Հ Tu aimes le cinéma. Plonger dans tes draps pendant un moment. Seule avec toi-même, regarder toutes sortes de films, du plus gore au plus romantique. C'est ton pêcher mignon. Հ Tu danses tout l'temps. C'est ton seul moyen d'expression. Tu ne parles qu'à travers la danse. Tu n'es pas capable de parler de toi, de ce que tu ressens, de ce que tu penses. Tu trouves toujours le moyen de se faufiler dans une faille. Du moins, lorsque tu n'as pas totalement confiance en la personne. Du coup, dès que tu ne bosses pas, tu en profites pour enfiler des talons et pour sortir. Հ Tu t'es toujours sentie un peu seule parce que tes parents ne te portaient aucun réel intérêt. T'as d'abord essayé de les impressionner en ayant de bonnes notes, mais ton père n'accordait aucune légitimité à cette institution, ensuite t'as compris que tu n'aurais jamais l'attention de tes parents, alors tu as compenser en te faisant des amis. Un tas d'amis.

Septembre 2008

Après les cours, tu rentres directement chez toi. Ton petit ami, Andrew, t'as proposé de passer chez lui pour mater un dvd, mais tu n'as pas le temps de glander comme les autres jeunes de ton age. Tu as un tas de choses à faire. A seulement quinze ans, c'est toi qui gère tout à la maison. Bridget et Rick, les deux incapables sensés te servir de parents n'ont rien à cirer du fait que toi et tes petits frères ne mangiez pas à votre faim ou bien que vous habitiez dans une porcherie. Du coup c'est toi qui fait à manger (et heureusement que ce n'est pas Briget parce qu'elle serait capable de faire cramer la baraque entière en essayant de cuisiner des œufs), c'est toi qui fais la vaisselle, c'est toi qui emmène les petits à l'école, c'est toi qui fais tourner la machine à laver... En gros, c'est toi qui fait tout. Bien sur, tes petits frère et ta soeur, Ryan, Eden et Sofia t'aident comme ils peuvent, mais ils sont beaucoup trop jeunes et surtout tu fais en sorte de leur donner le moins de corvées possible pour qu'ils puissent avoir une vie en dehors de leur part-time job et de leurs études. Ils méritent d'avoir une enfance, tu n'as pas envie qu'ils souffrent comme toi de l'égoïsme et du narcissisme de Briget et de Rick. Toi, tu n'as jamais eu personne pour s'occuper de toi. Eux, ils t'ont toi. Tu sais qu'ils sont reconnaissant pour tout ce que tu fais, tu vois bien que malgré leur jeune age, ils essayent de faire des efforts et c'est suffisant pour t'encourager à continuer de tout donner pour eux. Tu les aimes. Ils t'aiment et ça te suffit. Ils ne sont pas parfaits. Ils ont tous leurs petits défauts, leurs petites faiblesses, mais une chose est sure, il ne ressemblent en rien à tes darons. Faute de puiser l'amour dont tu as besoin pour survivre chez tes parents, tu le puises chez tes frangins. Tu es en train de cuisiner des pattes lorsque Briget et Rick rentrent accompagnés de leur vacarme habituel. Ils t'interpellent. Tu les ignores. Ils sont surement encore bourrés et tu n'as pas de temps à perdre. Tu dois aller bosser à la boulangerie dans trente minutes et le dîner n'est toujours pas prêt.

Tu continues à t'activer derrière les fourneaux jusqu'à risquer de te brûler avec de la sauce en entendant une porte claquer. Tu soupires. Ils t'exaspèrent. Tu te demandes ce que tu as fait pour mériter d'être la fille d'abrutis pareils. Ryan ne tarde pas à te rejoindre dans la cuisine. Tu le questionnes du regard. « Qu'est-ce qu'ils sont encore aller foutre? » Il secoue la tête. Il est en colère. « Il l'a encore engrossé. » Ca du mal à sortir. Il a un an de moins que toi, c'est ton pilier avec Eden, qui lui en a deux de moins. C'était le délire de tes parents, faire des gosses avec un an d'écart - enfin Sofia a deux ans de moins qu'Eden, mais c'est un détail. Tu vois aux yeux de Ryan est tout aussi lassé de la situation que toi. Fais chier. C'est la même rengaine à chaque fois. Briget et Rick s'envoient en l'air sans prendre la peine de se protéger. Ils ne veulent pas priver le monde d'un autre merveilleux petit Fergusson, qu'ils disent. Un petit Fergusson qu'ils ne seront pas foutu d'élever, oui. Parce qu'en plus d'être tous les deux totalement imbus de leur personne, d'un côté Rick est un alcoolique fainéant et de l'autre Briget est une dépressive refusant de se l'admettre et donc elle boycotte son traitement - parait que ses médocs la shootent totalement, comme si ce n'était pas le cas des drogues dans lesquelles elle gaspille votre fric. Tu te demandes comment toi et tes deux plus grands frères aviez fait pour survivre sous leur responsabilité. Vous avez tout appris tout seuls. Ce n'était pas facile tous les jours. Heureusement que vous étiez là pour Sofia. « Comme si y avait pas assez de bouches à nourrir sous ce toit. » Tu fronces les sourcils. « Si ce bébé voit le jour, ce sera notre petit frère, on va l'aimer et s'occuper de lui. » Tu ne veux pas qu'il parle de lui comme si c'était un fardeau. Il a raison. C'est vrai que la nouvelle ne te réjouis pas, loin de là. Vous arrivez à peine à vous en sortir, avoir un autre gosse dans les pattes de vous aidera en rien. Tes parents ne seront pas capables de prendre soin de lui, c'est toi qui devra t'y coller. Ce n'est pas pour autant que toi, tu n'as pas raison. Vous allez aimer et choyer ce gamin. Vous êtes soudés tes frères et toi. Vous en êtes capable, tu le sais. « Eden est dans sa chambre? » Tu demandes. Ryan hoche la tête. Tu lui tends la main. Vous avez plus que jamais besoin de rester soudés. Tu te sens obligé d'organiser une réunion d'urgence avec les deux grands, pour tout planifier. Tu sais que Briget va continuer à boire comme un trou et ça c'est mauvais pour le bébé, alors tu dois trouver un moyen de l'en empêcher. Vous devrez vous mettre d'accord pour la surveiller à tour de rôle. Elle te demande si tu ne comptes pas la féliciter. Tu souris jaune. Ce serait plutôt à elle de te féliciter, tu seras plus la mère de cet enfant qu'elle. Tu fais abstraction de son interpellation, puis tu montes en compagnie de ton frère. Tu les ignores souvent, Rick et elle. Ils n'ont jamais rien de constructif à te dire. Tu trouves Eden encore plus remonté que Ryan. Il jure contre Briget et Rick. Il a raison. A seulement quatorze piges, il a déjà plus de maturité que vos deux vieux réunis. « C'est la dernière fois qu'il nous la mettent à l'envers comme ça. » T'es décidé à trouver une solution pour empêcher Rick de mettre sa femme en cloque la prochaine fois.

Septembre 2010

A dix sept ans, une fille normale devrait aller en cours. Toi, t'as dix-sept ans & tu viens de passer un coup de fil au lycée pour leur annoncer que tu ne ferais pas ta rentrée. Tu ne le fais pas ton plein gré. T'es pas l'une de ces droguées qui n'a pas l'ambition de quitter le trou perdu où elle vit. T'es pas cette fille qui s'assoit au fond de la salle et qui ne participe pas du tout. T'es pas non plus l'une de ces pauvres nanas qu'un gars a mis enceinte avant de la laisser seule face à elle même. Loin de là, t'as toujours eu des rêves toi. T'avais eu envie de devenir avocate parce que t'es vraiment éloquente comme fille et t'as une sacrée répartie. T'as toujours eu de bonnes notes à l'école. Bon, t'es pas un génie, mais tu t'en es toujours sorti sans trop de difficultés, à part en mathématiques peut-être. Non les maths, ça n'a jamais été ton truc. Peu importe, pour ce qui est du fait est que tu ai du laisser tomber tes études. Personne ne t'y a obligé. T'as pris cette décision toute seule, sans aucune pression extérieure. Non aucune... Il se trouve juste que ta dépressive de mère a juger bon de se tirer, encore une fois. La fois de trop. Bon, le mot mère n'est pas vraiment approprié pour qualifier Briget. Tu ne l'as jamais considéré comme tel. C'est ta génitrice, rien de plus. Elle s'est barrée au début de l'été, tu as d'abord cru qu'elle finirais par retrouver la raison et revenir avant la rentrée, mais elle en a décidé autrement. Ton bon à rien de père vient de se faire griller à frauder pour recevoir sa pension d'invalidité qui était votre seul revenu stable. Résultat des courses vous n'avez pas une thune, le frigo est vide et les petits boulots que vous exercez après les cours tes frères et toi ne suffiront surement pas à payer vos factures. Vous étiez dans une impasse, donc tu as décidé de te sacrifier. Tu es la plus grande. Tu es persuadée que c'est ton devoir de le faire. Pour tes frères et ta petite soeur, ta raison de vivre. Tu t'es toujours sentie responsable vis à vis d'eux. « Regarde ce que j'ai pris pour toi au magasin de Frida... » Sofia t'a rejoins dans votre chambre. Elle brandit fièrement un super sac en cuire. Tu trouves son attention attendrissante, mais tu n'es pas pour autant fière de ce qu'elle a fait. Tu n'aimes pas ses petites tendances clepto. En temps normal, tu l'aurais engueulée, mais là tu n'as pas la foi de le faire. « Ça va pas Gem? » Rien ne va. « Pourquoi ça n'irait pas princesse? » Tu feins un sourire pas vraiment convaincant. T'as les yeux embués. Tu les ouvres bien grand puis expire longuement. Tu n'as pas envie qu'elle te voit pleurer. Tu sais qu'elle envie d'être là pour toi, mais elle est trop jeune pour se prendre la tête. Ils sont tous trop jeunes pour se prendre la tête. Toi aussi tu l'es, mais t'y peux rien. Sofia se blottit contre toi. Tu lui embrasse le front. Tu essayes de lui faire croire que tu as juste une poussière dans l'oeil, mais c'est difficile à gober. Tu lui es cependant reconnaissante parce qu'au lieu de te poser des questions, elle se contente de s'allonger à tes côtés et d'être là pour toi. « Je t'aime fort. » Et t'en veux à tes géniteurs, tu leur en veux plus que tout.

Avril 2011

Tout le monde dans ton entourage parle du mariage princier de Kate Midelton et William Windsor. Toi, tu n'as vraiment pas la tête à ça. T'es allongée sur ce lit. T'as envie de crier, mais t'en a pas la force. T'as tout foiré putain ! Ce mec t'aimais, tu l'aimais. Il a fallut que ton père fasse le malin en entrainant Uriel dans son plan foireux. Il a fallut que tu te démerde pour sortir ton frère d'affaire. Il a fallut que tu t'énerves. Il a fallut que tu ai besoin de quelque chose pour te calmer. Il a fallut que tu appelles ton pote qui deal. Il a fallut que tu lui racontes ce qui s'est passé. Il a fallut qu'il se drogue avec toi. Il fallut qu'il entreprenne de t'embrasser au moment même ou Sajid passait par là. Et surtout, il a fallut que tu sois assez conne pour t'accrocher à ce gars qui ne signifiait rien pour toi. Tu lui as rendu son putain de baiser et bien sur Sajid il était dégouté. Tu serres fort ton coussin contre toi. Tu l'as recouvert de l'un de ses tee-shirt. T'inhale son odeur. Tu revois cette haine qu'il avait dans les yeux. T'aurais aimé que ta terre s'ouvre sous tes pieds et qu'elle t'avale. « T'es qu'une belle pute. » Il t'a dit. Et encore, il s'était retenu. Toi t'as eu du mal à affronter son regard noir. T'avais affreusement honte de toi. Sajid, il a rigolé. Un rire nerveux. « À nos six mois bébé. » C'était les dernières paroles qu'il avait daigné t'adresser. Toi, t'as même pas osé lever les yeux. Ils étaient déjà tout embués. T'étais dans un état second sur le coup, mais le voir, voir ses traits crispés... t'avais bien compris que t'avais déconné. Et Sajid, c'est pas un gars qui pardonne ce genre de trucs. C'est fini ma vielle. T'as le coeur lourd, des larmes d'amertume coulent le long de tes joues. Tu l'aimes inconditionnellement. Tu es folle de lui. Tu n'arriveras jamais à t'en remettre et bien sur tu gardes tout pour toi. Ça crevait les yeux, vous étiez fait l'un pour l'autre. Pendant ces six mois, il a fait partie intégrante de ta vie. Il t'a toujours soutenu. Vous deux, c'était une évidence. C'était lui et personne d'autre. Le seul qui a fait que ton cœur batte un peu plus vite et que tes mains tremblent. Le seul que tu as trouvé beau et intelligent. Et subtil. Et drôle. Le seul que tu as admires. Le seul qui t'as fait rêver. Tu t'es souvent imaginé fonder ta famille avec lui. Ça tu ne lui a jamais dit. En fait, tu es juste une fille qui ressemble à tant d’autres, et Sajid, c'est sans doute aussi juste un garçon qui doit ressembler à tant d’autres mais que tes yeux, ta peau et ton petit cœur en lambeaux avaient élus. Tu y as cru, tu y as cru de tout ton cœur à votre histoire, mais il a fallu que tu gâche tout... Tout un enchaînement de conneries qui t'ont coûté votre relation. Tu t'es prise pour qui? Tu as cru que comme Kate, toi aussi t'aurais droit à un mariage de princesse? Non, il fallait bien que la vie te fasse redescendre de ton piédestal. T'es juste une fille de la zone. Tu n'as pas le droit à l'amour, toi. Le pire, c'est que tu l'as toujours su inconsciemment et que tu t'es toi même mise dans cette merde.

Octobre 2016

7h00. Ton réveil t'extirpe malgré toi des bras de Morphée. Tu te glisses discrètement hors de ton lit en faisant le moins de bruit possible pour éviter de réveiller Sofia qui dort à poing fermés. Elle est encore rentrée à pas d'heure et a clairement besoin de sommeil. Toi non plus, tu n'as pas vraiment profité de ta nuit de sommeil. La boîte de nuit où tu bosses ferme à deux heures du matin, ce n'est pas évident. Tu comptes cependant compenser en dormant toute l'après-midi après avoir fini ton service à la caisse du supermarché du coin. Tu réveilles Uriel et lui demande de faire sa toilette avant que toi tu ne fasses la tienne. Tu trouves Briget et Rick endormis l'un sur l'autre sur le canapé. Tu grimaces, ils puent l'alcool à des kilomètre. Tu te rends à la cuisine où Eden se trouve déjà. « Mais qui est ce beau gosse qui prépare mon petit déjeuné? » Tu l'embrasses sur la joue. Il te sers une tasse de café. « J'ai même préparé le déjeuner d'Uriel. T'as plus rien à faire... A part déguster les meilleurs pancake du monde. » Eden, c'est le troisième de la portée, l'enfant du milieu, tu l'adores, il est très dévoué et prend son rôle de grand frère très à coeur avec Uriel. Tu souris. La vie n'a pas été tendre avec vous, mais tout compte fait vous vous en êtes bien sortis, il faut pas oublier que vous êtes les rejetons de Rick et Briget. Avec des parents comme ça, le fait que vous ayez survécu était déjà un exploit. Vous êtes heureux ensemble, tes frère et toi. T'as su leur inculquer un tas de valeurs et t'en es pas peu fière. Tes petits frères et ta soeur c'est ta fierté. Tu as du mal à imaginer ta vie sans eux. Aujourd'hui, ce n'est plus des gamins, t'en es consciente, mais tu te montres toujours protectrice envers eux. Tu ne valide pas forcément les modes de vie de Ryan et Sofia. Trop d'alcool, trop de drogues... Tu as peur qu'ils déconnent à l'instar de tes vieux. Tu essayes de les raisonner. Tu n'es pas contre un joint ou deux en soirée, bien sur, mais ils sont déjà passés à l'étape supérieure et ça te fait peur. Quand à Eden, il est dans une mauvaise passe en ce moment. Il s'est confié à toi par rapport au fait que son petit ami n'assume pas son homosexualité. T'aimerais tellement être en mesure de l'aider, mais tu sais ce qu'est un chagrin d'amour, toi. On ne peut rien faire mis à part attendre que ça passe. Heureusement, tout va bien pour Uriel. Puis toi, t'es là, Sajid te manque encore de temps en temps. Tu te jettes dans des bras sans le moindre émoi, juste pour combler ton indicible vide. Des bras qui te désirent autant qu’ils te rassurent. Ça ne te comble pas forcément, mais tu n'as jamais cherché à le remplacer. Au contraire, tu t'es créé une sorte de carapace, pour te protéger de ce sentiment qui t'as trop fait souffrir, l'amour. Tu as abdiqué, gentiment. Sans faire de bruit. Sans en parler. Tu y penses quand tu es toute seule. C’est d’ailleurs pour ça que tu évites le plus possible de te retrouver seule et sobre.