see normal people. i'm not one of them.

if you’re mad well too bad, sounds like a personal issue. @tumblr + geazy. ★★★

elle boit, souvent. fume, souvent. avale des pilules, souvent. comme ça, la vie fait moins mal. et la vie semble meilleure, un peu. elle est souvent défoncée, rarement sobre . elle est aigri, quand elle est bourrée. méchante et aigri. blessante et blessée. alors elle gueule les premiers mots qui lui passent par la tête. et quand elle gueule, c'est jamais beau. encore moins quand elle est bourrée. en plus, souvent, elle est énervée . ce qu'elle aime faire, c'est dormir dehors. à la belle étoile, tu sais. sous le ciel plein d'étoile. sur un toit crade avec un petit joint. dormir dehors et rire comme une tarée. ce qu'elle est, un peu . dans sa vie, y'a pas eu grand monde. des gens de passage, toujours. parce qu'elle a ce malin plaisir à fuir tout l'monde. dans l'espoir de se semer, parfois . papa gérait des putes. maman était une pute. papa était un connard. maman est morte d'une overdose. c'est pathétiquement cliché . ils ont été deux. d'abord cal. cal, il avait mal. mina, c'était le sel qu'on verse sur une plaie béante. douloureuse et sournoise. elle ne l'aidait pas. elle jouait. avec lui. continuellement. c'était son jouet préféré, pourtant. tout cassé, en morceaux. mais bon dieu, il s'était insinué sous sa peau. et bon dieu, que c'était amusant. incroyablement addictif. mais il s'est tiré. ou elle n'est pas revenue. elle sait plus. mais cal est sorti de sa vie . puis il y'a eu ace. ace, il était fou. comme elle. ils avaient ça en commun. et bordel, ils étaient l'duo maléfique, ensemble. foutrement beaux. il était sous sa peau, lui aussi. gravé dans sa chaire noircie par ses excès. ils étaient si noirs. si foutus. si détruits. c'était aussi triste que beau. surtout triste quand ace il s'est autorisé à partir. sans elle. sans mina. il a crevé. et pas mina. elle était encore là. debout sur les pavés noirs. et lui, plus là. mort. elle l'a jalousé si fort. à en crever, mais c'est pas arrivé. et mina, elle est devenue plus paumée, encore . parfois, elle fait des cauchemars. souvent, en fait. mais elle l'avoue à personne. parce qu'elle est forte. parce que rien ne peut l'atteindre. sauf ses cauchemars. ceux qui la réveille en hurlant, dans la nuit noire et riante. riante de son malheur. de sa faiblesse. elle est faible. vulnérable, et elle aime pas ça . elle deale, un peu. pour gagner sa vie et s'payer un loyer. un appart minable et d'la bouffe d'une qualité douteuse. mais surtout, sa dope. c'est comme ça qu'elle l'aime, sa vie. bordélique . dans l'quartier, on dit qu'elle est tarée. totalement débraillée. elle gueule souvent, à moitié sapée. totalement arrachée. elle danse avec les réverbères et converse avec satan. elle chante avec la lune et flatte les pavés. elle est peut être bien tarée, tu sais

dix
elle est où maman ?
morte, tu sais bien
pourquoi ?
parce que c'était une pute, tu sais bien
hochement d'tête. c'est vrai. maman c'était une pute. et elle, c'est une fille de pute. mais son papa, c'est l'big boss, alors c'est pas si grave que ça. d'toute façon, maman est morte. alors elle est plus la fille de quelqu'un. elle est juste quelqu'un. ça lui convient très bien. elle aime bien. sillonner entre les chambres crades. entre les clients crades. qui n'attendent que sa majorité, pour pouvoir la baiser, la gamine aux yeux verts. mais tu sais, à dix ans, on n'sait pas, à quel point il est pourri, c'monde. on vit, juste.

quinze
t'es bourrée mina ?
nan
voix rauque. démarche hésitante. démarche chancelante. bien sûr que si, elle est bourrée. la vodka c'est trompeur. et me tir au paternel c'est suicidaire.
claque qui la surprend. gifle qui la heurte. elle s'écroule à moitié. jurant à moitié. croisant l'regard en feu du padre. il l'a grillé, évidemment.
la prochaine fois que tu me mens c'est pas ma main que tu prendra dans la gueule, mina.
elle ricane. comme une ivrogne. qu'il ose, elle hurle dans ses pensées. qu'il ose. elle voudrait se tirer. partir loin et vivre sa vie loin d'lui. et son commerce crade. répugnant. pathétique.

vingt
putain..
elle grogne. mal de crâne violent. nausée qui l'attrape. la cloue au lit quand elle tente de s'lever. cal dors encore, à l'autre bout du lit. elle sourit. malsaine. joint qu'elle attrape, encore sérieusement défoncée de la veille. trop d'excès, encore. il lui dit souvent. et elle lui rit au nez, tout le temps. c'est ridicule, mais c'est sa vie. son plaisir, de la brûler des deux bouts.
flamme qui consume la feuille. le tabac. l'herbe.
bouffée aussi salvatrice que nocive. elle soupire.
debout, désormais. les yeux éclatés, elle titube jusqu'à la cuisine. jurant quand elle se heurte aux murs. joint au lèvres, à moitié nue. les bouteilles qui jonchent le sol. et les mégots qui traînent.
l'ampleur de leur déchéance la fait marrer. ils sont si loin d'la surface, désormais. loin, loin, loin sous la terre.
et mina, elle est égoïste. mina, elle veut pas l'laisser remonter.

vingt-cinq
encore un. fait pas ta fiotte, ace. prend ce foutu cachet.
sous D, elle est plus douce. moins méchante. moins âpre. elle veut qu'il la rejoigne. encore. qu'ils soient bien, ensemble.
ace, il est totalement déchiré. le regard vide, un peu. incapable de bouger.
mais ça, elle le voit pas. elle voit rien. elle est dans son monde. il est rose et confortable. elle veut pas bouger.
et lui, il bougera plus jamais.
ACE PUTAIN
elle hurle. c'est cinq heure du mat. elle sait pas pourquoi elle est réveillée. mais c'est trop tard, elle est devant lui. il n'a pas bougé. pas du tout.
elle frappe. elle gueule. elle le gifle. s'use les poings contre sa belle gueule.
il est mort, c'est ça ?
pourquoi ça lui fait mal, alors ?
c'est à cause de la descente. c'est certain, hein.
elle l'insulte. ramasse ses fringues et sa dope. et la minute d'après, elle est envolée. dans l'espoir d'étouffer son coeur qui pleure et son crâne qui hurle.